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"you may have the body
but do you have the song?
let's make this happen."
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Ce soir, je ressentais le besoin de prendre l'air. J'étais encore une fois seule dans le grand manoir de mon père, ne sachant que faire. Ne souhaitant déranger aucun de mes amis, je décidais de me rendre à la plage pour une petite promenade nocturne. Peut-être que l'air marin me permettrait de m'éclaircir les idées. En arrivant là-bas, j'enlevais mes sandales afin de tremper mes pieds dans l'eau. Celle-ci était un peu froide, mais après quelques secondes, je m'y étais vite habituée. Je me mis ensuite à marcher paisiblement, sentant le sable en mouvement entre mes orteils, ainsi que le vent dans mes cheveux. C'était plutôt agréable. Contrairement à ce que les gens pensaient, c'était pour cela que j'aimais les Hamptons, pour ce genre de petit moment simple, et non pas forcément pour les strasses et les paillettes où la haute réputation de cette destination de vacances. Malgré ce que l'homme avait fait de ces terres, il y avait quelque chose de paisible dans cet endroit. Quelque chose que même les villas les plus majestueuses ne pouvaient pas détruire.
Au bout de quelques minutes de marche, un individu vînt troubler ma tranquillité. J'avais entendu que quelqu'un faisait un footing non loin de moi, mais sur le moment, il m'était impossible de deviner qui était cette personne. C'est lorsque celle-ci m'interpella que je reconnue rapidement Ahren Engelstein. « Mademoiselle Henridge. Qu'est-ce qui vous amène ici en pleine nuit ? Je vous aurais cru en train de siroter des cocktails quelque part. » J'étais sûre qu'il avait fait exprès d'écorcher mon nom de famille, mais je n'y prêtais pas attention. Même si je ne le connaissais pas depuis une éternité, lui et moi avions pour habitude de se foutre de l'autre en permanence. C'était devenu comme une sorte de jeu pour nous. « Monsieur Engelstein. Il m'arrive d'avoir d'autres activités figurez-vous. Je vois par contre que pour vous, il est plus difficile d'abandonner votre passe temps favoris; celui de pourrir la vie des gens grâce à votre charmante présence. » rétorquais-je avec malice. En vérité, j'avais rencontré Ahren lors d'une soirée organisée par une amie il y a quelques temps maintenant. Celle-ci l'avait invité dans le but de se faire le nouveau beau gosse de la ville, toutefois, il m'avait suffit d'un clignement de cils pour que le jeune homme s'intéresse d'avantage à moi. Clairement, c'était une pourriture qui prenait un malin plaisir à rabaisser les gens constamment, et même si il tentait de le faire avec moi, je jouais toujours le jeu en lui rendant la pareille.
Bien que son personnage était totalement abjecte, je devais avouer être légèrement intriguée. Il fallait dire que c'était un homme plutôt difficile à cerner. Pour sa part, j'étais sûre qu'il pensait m'avoir cerné, tout comme les trois quarts de la ville le pensait. Cependant, les agissements les plus flagrants étaient souvent ceux que l'on voulaient que les autres voient, mais ça n'en faisait pas pour autant ce que l'on était réellement. Je pensais que c'était également valable pour Ahren. Son attitude était probablement son moyen de s'adapter à notre monde impitoyable. Les Hamptons l'étant d'autant plus.