◊ VISE LA GORGE ET LES COUILLES ◊

Elle mordilla farouchement son déjeuner. C'était une belle après-midi, et ce parc se trouvait être l'endroit parfait pour être prise d'une fringale et engloutir son sandwich au thon. Elle était seule, bien qu'elle eût pu parler rapidement à des connaissances, elle était à présent avec sa propre personne et un bruit de mastication. Son téléphone demeurait être son seul loisir en cet instant, et regarder les gens aussi bien qu'elle eût fini par en être lassée. Derrière elle se tenait des hurlements, sauvages et énervants.. Un match de football ne pouvait qu'être la cause de tout ce remue-ménage. Dieu qu'elle méprisait ce sport ! Personnifiant à lui seuls les pires cauchemars de la jeune femme. Et la plupart du temps, les hommes confondaient la pelouse verte avec un ring de boxe, et de ce fait ces rencontres a priori amicale se terminent toujours en bain de sang. Mais après tout, pourquoi ne pas jeter un coup d’œil ? Elle se retourna, et traversa le terrain du regard, jusqu'à croiser celui d'un autre jeune homme. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il la fixait, c'était sûr, bien qu'elle fût trop loin pour voir son visage cela ne faisait nul doute qu'il l'observât. Depuis combien de temps était-il ainsi ? Elle secoua la tête, et lui fit un doigt d'honneur. Elle ne supportait pas ce genre de personne, et son dégoût s'accentua quand il entra dans le jeu. Il ne semblait pas avoir son geste insultant, dommage. Qu'importe, s'il venait lui parler, elle ne se gênerait pas pour lui faire la remarque.

Elle termina son repas d'une seule bouchée, et ramassa avec son pouce la mayonnaise qui était restée sur le coin de sa bouche. Elle ressemblait à une skateuse habillée ainsi, d'ailleurs sa planche était à côté, soigneusement posée sur l'herbe verte. Elle bue goulûment la bouteille en plastique contenant la boisson sucrée nommé Coca Cola. Sa drogue, ce qu'elle adorait par-dessus tout. Le Coca Cola. Elle s'étira longuement, et s'autorisa une petite sieste, adossée contre le tronc verdoyant. Elle se posa confortablement, avant d'être propulsée sur le côté. Elle ne comprit pas immédiatement, mais la violence fut grande, et la douleur arriva comme une flèche en plein cœur : soudainement. Elle se rattrapa de justesse, lui permettant de voir le ballon noir et blanc rebondir devant elle. Elle se massa douloureusement la tempe, incapable de comprendre. Elle jura, en se tenant la tête, Dieu qu'elle avait mal. Une belle bosse ou un bleu seront à nul point douté de la partie, même si la trace de cet événement apparaîtrai quelque jours plus tard.« Désolé. » Elle se redressa, surprise. Le jeune homme de tout à l'heure, celui qui l'avait fixé avec tant d'ardeur, venait s'excuser en arborant un sourire insolent. Elle émit un hoquet de surprise, venant en partie de son attitude déplacée. Elle lui adressa également un sourire. Elle se releva, prit le ballon et lui jeta violemment à la figure.« T'sais quoi ? Ta gueule. T'as vu ce que t'as fait ? T'as un problème pour tirer aussi fort dans la gueule des gens ? T'as pas les yeux en face des trous ou quoi ? C'est trop difficile de viser dans tes cages de merde et de foutre la paix ? » Elle était énervée. Douce colère incontrôlable. Elle serrait ses poings, essayant de s'empêcher de lui donner une droite. Elle était peut-être courageuse, mais pas idiote. Cet homme devait faire le double de son poids, elle n'avait aucune chance. Ne lui reste que la parole, suffisante à vrai dire. Ses yeux bleus luirent sous l'ombre téméraire que projetait le chêne à leurs côtés, et lançant des éclairs à son interlocuteur. Connard.

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