Je descends les marches de l’avion une à une et la dernière arrive. J’ai attendu ce moment avec tellement d’impatience que j’ai du mal à réaliser que c’est vraiment en train de se passer. Puis voilà que je pose enfin mes pieds sur le sol américain, la terre promise. Un sourire se lit sur mon visage, un sourire qui n’est pas prêt de s’effacer. Enfin, ça c’est ce que je crois… En effet, la journée continue et je commence à visiter la ville. J’ai pris un taxi pour arriver au cœur des Hamptons. Un ami m’a conseillé ce petit coin de paradis, comme il dit, et il m’a également donné le nom d’un contact. Je décide donc d’aller chez cette personne qui doit m’héberger quelques jours, le temps que je trouve du travail. Je frappe à la porte mais après plusieurs minutes d’attente, je me rends compte qu’il n’y a personne. Je fais alors le tour de la maison et remarque une note sur la porte du garage, mentionnant le passage d’huissiers et une vente aux enchères qui a eu lieu trois jours plus tôt.

« Et merde ! »

Il faut que je me rende à l’évidence : je ne vais pas trouver ici l’aide que j’imaginais. Ma seule solution est de retourner en ville histoire de trouver une solution. Je reprends donc le taxi dans le sens inverse et je finis par m’asseoir sur un banc, dépité. Je me surprends après presque une heure de désespoir à dire :

« Si c’est comme ça le rêve américain, j’aurais mieux fait de rester en Australie ! »

Mais j’ai dû parler un peu trop fort car je ne tarde pas à entendre une voix féminine près de moi.

Comme je vous disais, j’entends une voix féminine et alors qu’elle mentionne l’Australie, je comprends qu’elle me parle. Je lève la tête et je la regarde s’asseoir prêt de moi. Il y a encore des femmes qui n’ont pas peur de prendre place près d’inconnus ? Cela m’étonne mais il faut croire vu ce qui est en train de se passer. Je lui souris timidement. Ce n’est pas que la timidité soit un de mes traits de caractère mais plutôt que dans une situation comme celle-ci, il est difficile de trouver du réconfort, même lorsqu’une demoiselle aussi charmante soit-elle vous accoste. Enfin bon, mon état d’esprit pourrait vite se trouver chambouler mais pour l’instant, on va se contenter d’un sourire timide ok ?

« Oui, c’est pas tout prêt. »

Ma remarque est totalement inutile comme vous le voyez mais c’est tout ce qui sort de ma bouche. Je repense à ma maison, à ma famille et plus particulièrement à mes parents. Ce sont surtout eux qui me manquent en fait. Sloan reprend toi ! Tu as déjà vécu bien pire dans ta vie ! Elle me demande si je vais bien.

« Je crois que l’usage me demande de te répondre oui afin que tu puisses reprendre le cours de ta soirée tranquille mais si tu veux tout savoir, la réponse est plutôt dans le négatif… »

Je ne suis pas du genre à faire confiance à la première personne qui se pointe mais je ne connais absolument personne ici alors il faut bien que je démarre quelque part non…

« Tous mes espoirs d’une nouvelle vie sont anéantis… »

Elle va croire que je suis dépressif si ça continue !

Est-ce que je lui explique en long en large et en travers ? Je sais que nous sommes dans les Hamptons et si on croit tout ce qui se passe à la télévision dans ce coin du monde, il n’est pas bon de dévoiler tous ses secrets aux premiers venus. Mais est-ce que j’ai vraiment le choix après tout ? Est-ce que j’ai vraiment envie de dormir sous un pont parce que je n’aurais pas osé demander des conseils à quelqu’un ? Elle connait peut-être un refuge pour personnes dans mon genre.

« Disons que la personne qui devait m’aider dans la ville ne pourra en fait pas le faire. »

Je décide de ne confier que le strict minimum. J’ai tellement envie de parler, me sentant seul. Elle me propose finalement un café. Instinctivement, je tâte mes poches. Il ne me reste que quelques économies car une bonne partie de la somme étant dans ma poche doit servir pour mon logement. Je ne peux pas me permettre un café… J’ai honte de l’avouer. Alors je décide de proposer une autre alternative.

« Peut-être qu’on pourrait marcher un peu ? Vous pourriez me faire voir vos endroits préférés de la ville, histoire de me faire changer d’avis sur les Hamptons ? Enfin… Je ne veux pas abuser de votre temps si vous avez autre chose à faire. »

Je suis mystérieux à ce qu’elle me dit. Je hausse les épaules avec un faux sourire, du style « oui c’est possible ». Pourtant, au fond de moi, je vois très bien ce dont elle veut parler. On me l’a souvent fait cette expression, sans doute car je ne suis pas du genre à me confier facilement.

« A moins que tu connaisses un hôtel où je pourrais dormir gratuitement, je ne suis pas sûr que tu puisses faire grand-chose pour moi malheureusement. »

Je me la joue pauvre petit malheureux. Je ne suis pas croyable. Il faut dire qu’en tant que nouvel arrivant n’ayant pas un sou en poche, à part trouvé un pont où je vais pouvoir me mettre à l’abri sur quelques cartons, je ne vais pas pouvoir faire grand-chose d’autre !

« Excuses moi, je vais te tutoyer alors… » C’est vrai qu’on doit avoir le même âge à quelque chose près alors autant oublier les formules de politesse à deux francs six sous. Elle évoque des femmes de ménage, les siennes qui plus est. J’y vois tout de suite une opportunité : elle doit être riche pour pouvoir s’offrir ce genre de service ! « Oui la plage ! Ça me rappellera chez moi ! J’imagine que tu es comme toutes les femmes à adorer faire bronzette pendant des heures ? »

Comme je l’imaginais, la jeune femme ne connait pas d’hotel gratuit. En même temps, je pense que cela se saurait si ce type de logement existait. Bon, c’est tant pis pour moi. Néanmoins, elle en serait presque à me proposer de m’offrir l’hospitalité. Elle a l’air vraiment gentille, que ça soit d’apparence ou par cette proposition mais je me vois mal accepter. J’ai beau avoir un tas de défaut, je viens juste d’arriver en ville pour un nouveau départ et commencer à profiter des gens, ce n’est pas dans ma nature (ou pas encore en tout cas).

« C’est gentil mais je ne pourrais pas accepter de toute façon. Imagines que je sois un psychopathe… Et je m’appelle Sloan. Et vous ? »

Elle m’a donc demandé d’arrêter de la vouvoyer et c’est ce que je vais faire dès à présent. Je vois ce qu’elle veut dire. C’est assez perturbant ces formules de politesse alors que nous devons avoir presque le même âge à quelques choses près. Puis, elle m’explique que les magasins sont un passe-temps qu’elle privilégie aux séances de bronzage. J’aurais pu m’en douter. Les filles riches n’ont que ça à faire de dépenser l’argent par les fenêtres, le truc que je ne supporte pas vu comment je suis fauché. Enfin bon, je m’abstiens de tout commentaire.

« Tu es comme toutes les filles de ce côté-là je pense… » J’ajoute avec un sourire. « Moi… J’avoue que je n’ai pas vraiment de passe-temps… Cela fait des années que je n’ai pas eu de temps libre, même si cela peut paraître curieux… Alors je ne me suis jamais vraiment posé la question… »

« Il me semble que c’est ceux qui en ont le moins l’air qui le sont non ? »

Vous avez déjà vu un mec qui a l’air d’être un psychopathe en être vraiment un vous ? Non, généralement, ceux qu’on voit en tête des tabloïds américains sont de braves parents de famille qui sont peut-être juste un peu malheureux. Rien n’aurait laissé penser à leurs voisins leur passe-temps favori de meurtrier. D’ailleurs, quand on demande à ces mêmes voisins ce qu’ils pensent, ils répondent régulièrement qu’ils n’auraient jamais imaginé un seul instant vivre à côté de l’accusé au procès. Tout ça pour dire qu’on ne sait jamais.

« Je pars du principe que l’on est jamais trop prudent dans la vie. »

Et je lui adresse un sourire. Elle peut quand même se rassurer car comme elle le pense, je suis loin d’être un psychopathe. Je suis certes un peu dérangé dans ma tête de temps à autres et je suis le premier à dire des bêtises car je ne me prends pas au sérieux mais en aucun cas elle ne craint un quelconque danger à mes côtés. Elle se présente. Elle a un prénom que j’aime bien, et qui lui va bien d’ailleurs. Puis, alors que j’ai plaisanté sur le fait qu’elle est comme toutes les filles à aimer le shopping, j’ai l’impression que ma remarque est mal passée.

« Je m’excuse, je ne veux pas que tu crois que je te juge ou que je te rentre dans un moule. Je voulais juste souligner le goût pour la majorité des femmes pour le shopping. Il faut dire que je n’en ai jamais rencontré qui n’aimait pas cela jusqu’à aujourd’hui… Il ne faut pas que tu le prennes mal… »

Quel idiot je fais… Elle est gentille et sympathique avec moi et je trouve le moyen d’être maladroit. Je m’en veux. A aucun moment je n’ai été pensé qu’elle est comme toutes les autres… Mais je ne veux pas en rajouter. Finalement, on arrive sur la plage avec en guise de paysage, un magnifique coucher de soleil. On s’assoit sur le sable.

« Pour voir ce type de choses. » Je pointe mon doigt vers le soleil couchant. « Ça vaut le coup de faire autant de kilomètres non ? » Je lui adresse un clin d’œil avant de répondre un peu plus sérieusement. « La vie devenait difficile là-bas. J’ai voulu prendre un nouveau départ loin de tout. Et toi, tu as toujours vécu ici du coup ? »

Ma théorie est donc intéressante. Je souris, surtout quand elle me confie qu’il faut savoir faire confiance. Je hoche la tête. Je suis complétement d’accord avec elle et contrairement à ce que mes paroles laissent entendre, je suis quelqu’un qui fait justement confiance un peu trop facilement, mais sans pour autant en attendre trop de chacun. De cette manière, je ne suis pas trop déçu si jamais les gens ne sont pas dignes de cette confiance. Puis alors que j’ai cru la vexer, elle me rassure finalement comme quoi il en faut plus. C’est donc plus serein par le fait de ne pas avoir gâché cette relation naissante, que ce soit d’amitié ou de toute autre chose mais la première que j’ai dans les Hamptons, que je me lève en direction de la plage.

« Ah oui, et tu travailles dans quoi pour avoir besoin d’inspiration ? »

Je suis peut-être un brin curieux mais j’ai cru comprendre que c’est réciproque vu les questions qu’elle me pose depuis tout à l’heure. Je dirais tout simplement que je m’intéresse à elle et à sa vie. Et, sorti de nulle part, elle commence à se dévêtir et m’invite à aller me baigner avec elle. Je ne perds par une seconde et j’enlève chacun de mes vêtements, y compris mon boxer. Je ne suis pas pudique. Je la regarde, amusé par mon geste et je finis par lui dire :

« Comme ça, je suis sûr et certain de ne plus avoir chaud… »

Puis, je la prends par la main pour l’entrainer vers l’eau.

Une photographe. Je ne me le serais pas imaginé tout seul. En même temps, ce n’est pas comme si elle avait un appareil photo dans les mains. Et puis, ça n’aurait pu être qu’une passion. Mais ça lui va bien. La citation des métiers qu’elle imagine que j’exerce me fait tout simplement exploser de rire.

« C’est vrai que ça pourrait tout à faire être moi ça… Mais tu es encore loin du compte. »

Je laisse planer le mystère avec un large sourire sur mes lèvres. Je n’ai pas de métier. Je viens d’arriver en ville et avant, j’accumulais juste les petits boulots. Et je ne vais quand même pas lui dire que je fais la pute pour vivre, ou que je l’ai fait pour être plus précis.

« Après tout, je me contentes peut-être de vendre des hot-dogs alors d’où te viennent ces idées saugrenues ? »

Qu’est-ce que j’aime ne pas révéler mes petits secrets. Et surtout la laisser mijoter de la sorte. Il parait qu’il n’y a rien de tel que les hommes mystérieux pour plaire aux femmes alors qui sait… Peut-être serait-elle en mesure de craquer. Ou peut-être pas. Alors que je me mets nu, mon geste semble lui convenir puisqu’elle en fait autant. Et malgré sa discrétion, je sens son regard sur mon corps et je ne peux pas dire que cela me déplait. Et puis, faut dire que j’en fais autant la concernant et je me permets d’ailleurs un commentaire.

« Pas mal ! »

Juste ça, pas un mot de plus. Puis, on se dirige vers l’eau. Elle est glaciale et Hailie me le fait rapidement remarquer. Je fonce sous l’eau, la tête la première et le corps tout entier. C’est le meilleur moyen pour ne pas ressentir les basses températures. La demoiselle ne tarde pas à remonter à la surface, juste à mes côtés.

« Je peux te réchauffer si tu veux. Mes bras sont tout chaud… »

Et j’enchaine avec un regard charmeur qui veut tout dire. Je suis d’un côté sérieux et d’un autre côté, c’est un peu pour m’amuser…

Elle insiste pour savoir mon métier. Quelle connerie est-ce que je vais pouvoir inventer pour éviter la triste réalité ? Elle me verra d’un œil différent si elle apprend la vérité, même si elle ne me connait que depuis ce soir. J’aime bien ce regard qu’elle a alors je ne veux pas qu’elle le change ! Et soudain, une idée me vient en tête mais je suis tellement amusé de moi-même que je me demande si elle va vraiment me prendre au sérieux ou si elle va comprendre que c’est ironique.

« Pour tout t’avouer je suis sexeur de poussins… C’est un métier répandu en Australie et qui paye plutôt bien ! Suffit de déterminer si les poussins sont des mâles ou des femelles. »

J’avais vu ça un jour à la télévision et ça m’avait fait trop rire. D’ailleurs, l’entreprise qui avait été filmée n’était pas très loin de chez moi à l’époque alors j’en avais profité pour aller y jeter un œil. Bref… La jeune femme est presque déçue de mon compliment. Visiblement, ceci ne suffit pas à mademoiselle mais je ne vais quand même pas en faire trop d’un coup… Alors je ne réponds pas et je laisse en suspens, un sourire satisfait aux lèvres. On finit dans l’eau et elle vient se blottir dans mes bras alors qu’elle a froid. J’en profite pour passer une main dans le creux de son dos et de l’autre, je la frictionne pour qu’elle se réchauffe. D’ailleurs, ça doit faire son effet car bientôt, elle se tourne.

« Te mettre dos à moi n’est pas forcément une très bonne idée tu sais. Tu risquerais de sentir quelque chose de dur là où il ne faut pas… Je dis ça je dis rien… Mais pour une fille plutôt pas mal, tu aurais tendance à me faire de l’effet… »

Elle rit alors que je lui annonce le métier que je suis censé exercé. Il y a de quoi en même temps mais il fallait quelque chose de loufoque qui puisse conforter l’idée qu’elle se fait de moi. J’ai réussi et j’en suis fier. Je continue sur ma lancée, toujours aussi sérieux.

« Et bien, on en apprend tous les jours comme on dit. Mais oui, il y a des poussins, des poules… Tu crois qu’il y aurait des œufs comment sinon ? Ça couterait cher de tous les importer. »

Dans le fond, ma logique est bonne et puis, je sais que ce métier existe bel et bien donc cette phrase n’est pas un nouveau mensonge. On finit dans l’eau, l’un contre l’eau dans une position plus que tentante. Et alors qu’elle fait ce qui ressemble à des avances, ou plutôt qu’elle répond aux miennes, les tensions montent dans mon corps.

« Oh mais c’est que tu ne dis même pas non… Fais attention à toi ma belle. »

Je suis un homme qui sait se retenir quand même, et heureusement. D’ailleurs, elle me dit que si vraiment c’est trop tentant, elle peut partir. Je n’en ai aucune envie aussi étrangement que cela puisse vous paraître

« Oh non mais tu peux rester sans problème. Je disais juste ça pour te prévenir… » dis-je en laissant un brin de suspense dans ma voix.

Faire attention à quoi ? Je me demande si elle avait vraiment besoin de poser cette question car la réponse me parait plus qu’évidente. La suite des événements ne fait que me conforter sur les intentions de la jeune femme et je dois dire que ce n’est vraiment pas pour me déplaire. Elle se colle à moi encore plus et j’en profite pour glisser mes mains le long de son corps. Puis, l’une d’elle en vient même à se poser sur ses fesses. C’est qu’elle est bien proportionnée en plus la demoiselle. Elle se mord la lèvre et cela me fait une nouvelle fois un effet indescriptible.

« On n’est pas trop mal d’en l’eau mais si tu connais un endroit un peu plus chaud et confortable, je ne dis pas non ! »

Je ne peux plus m’en empêcher. J’approche ma bouche de la sienne et je l’embrasse, espérant qu’elle ne va pas me mettre un vent monumental.

HJ : Désolée c'est un peu pourri... Je me rattraperais à la prochaine réponse

Elle a donc remarqué où ma main est posée. En même temps, le contraire serait difficile. Elle me fait une réflexion qui me fait sourire car oui, malgré que nous ne nous connaissons pas, je me permets ce genre de gestes. En même temps, elle semble très réceptive et la suite des événements va me le confirmer.

« Franchement, ça ne pourrait pas être mieux ! Je ne te demande pas si ça te gène… » J’ajoute avec un petit clin d’œil.

Puis, on en vient à discuter pour savoir si on reste dans l’eau ou s’il vaut mieux bouger. Je dois avouer que bien que nos corps approchés réchauffent les mœurs, il commence à geler dans l’eau. Les deux propositions semblent tentantes. Chez elle, cela me permettrait d’avoir peut-être un toit pour la nuit si seulement elle me laisse dormir avec elle ensuite. Et le petit coin sur la plage ira très bien avec les idées qui me trottent en tête.

« Disons que même si une partie de domino ne serait pas de refus, ce n’est pas exactement ce à quoi je pensais là tout de suite ! »

Je repense à toutes les galères que j’ai vécues pour venir jusqu’ici et rien que celles qui m’ont amené sur le banc un peu plus tôt. Alors je décide de profiter pleinement de la situation, quitte à ce que ce ne soit pas très honnête envers la jeune femme.

« Chez toi ça peut être bien… Il parait que c’est mieux quand on se laisse désirer un peu alors le temps de faire la route… »

Je commence à avancer vers la sortie de l’eau, toujours avec la jeune femme dans les bras.

Alors qu’elle me demande de lui décrire le fond de mes pensées, celles-ci divaguent. Je me surprends à m’imaginer nu à ses côtés, la caressant partout jusque dans son intimité. Non, en fait, cela ne me surprend pas tellement de penser à cela, mais c’est surtout de l’imaginer avec une certaine tendresse qui est étrange, moi qui ait plutôt l’habitude des choses assez sauvages.

« Tu veux pas plutôt que je te montres une fois qu’on sera posé ? » j’ajoute avec un sourire en coin. « Mais si ça peut te rassurer, ça devrait te plaire… »

Je n’ai pas envie de tout lui dire, le mystère entretenu est mieux. Je la dépose sur la plage après l’avoir porté jusqu’au sable. Alors qu’elle se rhabille, j’en profite pour en faire autant. C’est alors qu’elle m’avoue qu’elle a froid.

« Prend ma veste. »

Je lui tends alors, l’aidant à l’enfiler et reste en tee-shirt. J’ai l’habitude d’être dehors pas énormément couverts, ou même à l’intérieur d’ailleurs. Avec la pauvreté de mes parents, il n’était pas rare que nous dormions plusieurs nuits d’affilées sans chauffage. On prend alors la route vers chez elle.

« Tu habites loin d’ici ? »